Je ne vais pas commenter la grève d’aujourd’hui (du moins pas aujourd'hui), qui se prolongera surement demain, ni la séparation officielle du couple présidentiel qui fait couler beaucoup d’encre. Je vais simplement mettre en ligne l’intervention de notre députée Chantal Brunel sur le budget 2008, un constat et des propositions :
Je salue l’effort du Gouvernement pour redresser notre pays et motiver nos concitoyens. On ne peut qu’approuver les priorités données à l’innovation, à la recherche, à l’enseignement supérieur, secteurs essentiels pour l’avenir. Cependant, notre endettement actuel exige de faire davantage d’efforts pour maîtriser nos dépenses. A-t-on tiré les conclusions des audits menés ? Notre administration fourmille de comités et d’observatoires divers et que nous n’osons supprimer. Paul Valéry écrivait pourtant : « Il n’est de pire folie que de vouloir que les choses survivent à leur raison d’avoir été. » Nous connaissons tous des organismes dont l’utilité nous paraît douteuse. Il faut avoir le courage de trancher, même si cela doit faire quelques mécontents. Il faut également lutter contre la fraude, qui a trouvé de nouveaux terrains d’action avec la création de prestations sans précautions nécessaires, comme la CMU ou le RMI. Ces fraudes s’ajoutent à celles sur les accidents du travail, ou les indemnités de chômage, et aux fraudes fiscales. Les moyens de l’administration doivent être renforcés et notamment il conviendrait de permettre les croisements de fichiers ; la liberté individuelle ne saurait servir à la fraude ! Je ne peux à cet égard qu’approuver le renforcement des moyens prévu par le projet. Suite aux allégements fiscaux que nous avons votés cet été, comme le bouclier fiscal, trois mesures devraient être prises. Tout d’abord, l’ensemble des réductions d’impôts et des déductions fiscales doit être limité. Il n’est pas sain que certains, avec l’aide de sociétés spécialisées, recherchent comment payer moins d’impôt, voire comment ne plus payer d’impôt du tout. Selon l’annuaire statistique 2006 de la direction des impôts, plusieurs dizaines de milliers de foyers fiscaux à hauts revenus n’acquittent aucun impôt sur le revenu. Mettons un terme à ces dérives. Il faudrait ainsi élaborer un plan de suppression des niches fiscales. Le Conseil constitutionnel n’ayant pas accepté le plafonnement des déductions fiscales, ne peut-on trouver une solution acceptable en classant les réductions d’impôts en différents groupes, et en les hiérarchisant ? Par ailleurs, je repose la question de l’imposition minimale, que vous avez écartée. N’ayons pas peur de briser des tabous. Les Français attendent plus de justice face à l’impôt ; ils s’inquiètent de notre dette excessive. Or, la charge augmente encore de 1,5 milliard dans ce budget. Le creusement de la dette et une éventuelle montée supplémentaire des taux d’intérêts en 2008 ne feraient que renforcer ce péril. Si je salue, donc, les éléments très positifs de ce budget, je souhaite que notre Assemblée apporte sa contribution à une plus grande réduction du déficit. La campagne électorale nous l’a montré : les Français attendent de nous ces efforts, et le redressement de notre pays est à ce prix