Après quelques articles sur la campagne des municipales qui va suivre, l'état du parti socialiste ne s'arrange pas, la reconstruction, la refondation, les vieilles querelles et les ambitions réapparaissent. Les critiques contre le gouvernement fusent, les propositions (originales, pas les vieilles recettes) moins.
Julien Dray, pragmatique et figure montante du PS (encore une...) livre son point de vue et tacle de manière à peine voilée Ségolène Royal.
Nouveau divorce au PS? Julien Dray, conseiller spécial de Ségolène Royal pendant la présidentielle, estime «qu’aujourd’hui, la candidature de Ségolène Royal à la tête du PS n’est plus naturelle» et qu’elle «va rouvrir une crise» dans le parti.
«Quand on joue une finale, il faut la jouer en temps et en heure. Mais quand on vient la jouer après, s’il n’y a plus le public, plus les arbitres, s’il n’y a plus l’équipe en face, on a une difficulté», déclare Dray dans un entretien à Radio Orient qui sera diffusé vendredi.
Royal s’est dite le 3 janvier prête à se lancer à la conquête de la direction du PS si elle est «capable de rassembler les socialistes».
Selon le porte-parole du PS, «il y avait une mayonnaise qui pouvait prendre après l’élection présidentielle, parce que c’était une forme de logique : la candidate devenait la patronne du Parti socialiste. Mais à partir du moment où elle a donné une lecture extrêmement critique de sa campagne, où elle a désigné un certain nombre de responsables au parti socialiste (pas forcément à tort d’ailleurs), il y a forcément une situation qui est nouvelle, explique Julien Dray. La situation nouvelle, c’est qu’aujourd’hui la candidature de Ségolène Royal à la tête du Parti socialiste n’est plus naturelle. La question qui est posée : est-ce que cette candidature va rouvrir une crise au Parti socialiste ou est-ce qu’elle va la résorber ? Mon sentiment, c’est qu’elle va la rouvrir».
Le moment où intervient cette déclaration de précandidature revient à «devenir candidate pour empêcher d’autres de pouvoir émerger», juge Dray. «Et les candidats qui sont là pour empêcher les autres de le devenir, ce n’est jamais bon. Parce que cela veut dire que de toute manière la guerre aura lieu. Comme je suis contre la guerre des chefs, je n’ai pas envie que quinze ans après, le Parti socialiste fasse le Congrès de Rennes II.»