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Je vous invite à parcourir l’audit de la France, publié dans le journal les Echos. J'ajoute, une petite vidéo interessante d'Eric Izraelewicz.
Voici un extrait :
Robert SOLOW a reçu le prix Nobel 1987 "pour ses contributions à la théorie de la croissance". A quatre-vingt-trois ans, il travaille au MIT à Boston et préside le comité scientifique du centre Cournot à Paris. 
Avec les 35 heures, la France a-t-elle fait le bon choix ?
Je ne pense pas que le partage du travail soit une bonne idée. Les éventuelles créations de postes sont souvent contrebalancées par la hausse du coût du travail. De plus, dans le cas français, il me semble que les entreprises ont réagi en tentant d'annualiser le temps de travail. Globalement, le nombre d'heures de travail en moyenne n'a guère évolué. L'impact a donc été minime. Il eût mieux valu que le gouvernement agisse de façon positive en ayant par exemple une politique fiscale plus expansionniste. La France était déjà en rupture des conditions du traité de Maastricht. Pourquoi ne pas être allé plus loin, quitte à augmenter le déficit public ?
La France a-t-elle investi judicieusement pour améliorer sa productivité ?
En termes de productivité, la France est très performante. Elle pourrait faire encore mieux. L'effort des industriels, surtout dans les secteurs traditionnels, repose surtout sur des gains de productivité résultant d'investissements lourds en capitaux. L'accent n'est pas assez mis sur les gains liés à l'innovation.
La France a-t-elle raison de craindre la mondialisation ?
On ne peut nier qu'il y a des dangers associés à la mondialisation. Mais, dans ce contexte, la France a sans doute plus à gagner qu'à perdre. L'une des principales conséquences de la mondialisation est l'arrivée sur le marché du travail des ouvriers chinois, indiens mais aussi philippins ou indonésiens touchant des salaires très bas. La concurrence est donc forte pour les ouvriers peu qualifiés dans les pays riches. Mais la France est sur ce front dans une meilleure position que les Etats-Unis, dans la mesure où le travail peu qualifié et faiblement rémunéré représente une part plus faible des actifs. En plus, la France qui est actuellement une économie moins exportatrice que l'économie allemande, que j'estime trop dépendante des marchés extérieurs, peut profiter de l'ouverture pour faire croître ses ventes à l'étranger.
Faut-il réformer la France par étapes ou préconisez-vous une thérapie de choc ?
D'une manière générale je ne crois pas aux réformes brutales. On a déjà tant de mal à prévoir les conséquences des petites réformes que vouloir agir de façon radicale me semble risqué. Je suis plutôt partisan des réformes progressives.
