Débat du jour : a-t-on le droit de parler d’identité nationale ?
Parler d’identité, c’est parler de la France : comment est-il possible de l’aimer sans savoir ce qu’elle est ?
Ségolène Royal juge que c’est « ignoble » de lier l’identité nationale et l’immigration, François Bayrou critique vivement en affirmant « L'identité nationale, ça se prouve, ça se vit, mais on n'en fait pas un ministère »…
Peut-être l’un et l’autre ne sont-ils pas confrontés aux problèmes que rencontrent les immigrés ?
Ce n’est pas facile de quitter son pays, ce n’est pas facile non plus de s’intégrer à une nouvelle culture, d’apprendre une autre langue, de pratiquer de nouveaux modes de vie. Et la confrontation entre habitants et nouveaux arrivants a périodiquement entraîné des réactions de crainte et de xénophobie. Les Italiens, les Polonais, les Arméniens, les Algériens, les Africains subsahariens… tous ont rencontré les uns après les autres des difficultés d’intégration et parfois du racisme.
Et ce n’est pas l’angélisme, le refus de voir la réalité, qui résout le problème, mais bien la volonté d’intégration et les efforts de tolérance des deux côtés.
Notre identité nationale ne tient ni à la race ni à la couleur de la peau mais aux valeurs de la République, la liberté, l’égalité, la fraternité.
Elle implique aussi qu’il faut abandonner certains comportements et certaines pratiques qui ne sont pas républicains : accepter l’égalité des hommes et des femmes comme la laïcité, refuser la polygamie et l’excision. Elle implique encore de comprendre et se faire comprendre, de parler le français, de s’immerger dans la culture française si exceptionnelle et en même temps universelle, qui permet donc de garder sa culture d’origine.
Toutes les immigrations précédentes ont fait ce parcours, qui n’est pas facile mais qui est une grande source d’enrichissement. Je peux en témoigner personnellement, comme d’ailleurs Nicolas Sarkozy , dont le père comme le mien ne sont pas nés en France.
La France d’aujourd’hui, la France que nous aimons, c’est cette France unie et diverse, qui donne ses chances à tous ses enfants, sans distinction d’origine sociale, raciale ou géographique. C’est cela notre identité nationale, ce n’est pas le pays du « j’y ai droit », de l’assistance obligatoire sans contrepartie, et du ghetto.
C’est contre cette attitude paternaliste sans avenir et sans dignité que nous nous sommes battus en entrant en politique et que nous voulons faire disparaître.
La jeunesse de France d’aujourd’hui est de plus en plus diverse : c’est une chance de dynamisme et d’ouverture sur le monde, justement à condition que tous ces jeunes venus d’ailleurs se sentent partie prenante de notre identité nationale républicaine. Le chemin ne se fera pas sans qu’ils prennent leur destinée en main : la République les accueille, c’est à eux d’intégrer pleinement les valeurs de la France.
Je crois qu'il faut que nous sortions des réactions épidermiques sur ce sujet, nous avons et nous pouvons parler de l'identité nationale, pour l'ensemble des français comme pour ceux qui vont nous rejoindre. Apres, la question de coller cette étiquette à un ministere de l'immigration peut se discuter. Néanmoins, le bien fondé de cette propostion est indispensable pour l'avenir. Il ne s'agit pas d'ériger des valeurs par dogme mais bien de souder le peuple francais autour de valeurs qui ne sont pas négociables (comme la laicité). J'observe trop souvent que nous acceptons par fatalisme (et par manque de courage pour faire cesser ces actes) la polygamie, l'excision (dans une ville proche de la mienne, cela est trés courant, une véritable honte!!!). Nous devons absolument affirmer qu'en France, il n'est pas question d'avoir plusieurs femmes, ni de toucher à leur intégrité physique. Cela, ce n'est être ni raciste, ni intolérant envers les immigrés. Ces valeurs valent pour l'ensemble de la communauté de notre pays.